mardi 19 avril 2011

Le progressisme régressif

Il est de ces principes qui, lorsque poussés trop loin, se révèlent inefficaces, improductifs et nuisibles. Le voile vertueux de l'égalité, de la justice sociale et du progressisme avec laquelle les figures de la gauche se drapent en est un bon exemple.

Au Québec, une idée voit sa valeur jugée au nombre de cotisations syndicales et de fonds hors périmètre comptable qu'elle génère. Si quelqu'un avait proposé de verser une allocation directe aux parents pour les garderies, sous forme de bons monnayables seulement par l'État par exemple, au lieu de pondre un éléphant blanc bureaucratique (de plus), croyez-moi aucun syndicat n'aurait versé un sou pour faire des pancartes. D'ailleurs, qui a-t-on vu dans la rue quémandant un régime de garderies étatiques subventionnées? On veut encore aujourd'hui nous faire croire que ça vient d'un consensus social mais il n'en est rien. Pauline Marois a répondu aux volontés des groupes habituels et des syndicats et non aux besoins des parents. Ça c'est progressif.

Le programme a été lancé dans une euphorie qui augurait mal. Ça s'est révélé nocif pour les payeurs de taxes: dix ans plus tard le régime des garderies tenait par la peau des dent, par les RSG à domicile en fait, faute de moyens d'avoir suffisamment de CPE. Progressisme asymétrique. Une autre politique brouillon issue d'esprits confus avec les notions d'utilisation du capital et de respect. Au diable ceux qui n'ont pas de CPE. Par ici les cotisations déductibles. Pitoyable.

Il semble aussi qu'au Québec, il soit progressiste de faire payer les générations à venir pour les services qu'il reçoivent et surtout ceux qu'ils ne recevront jamais. Mais qu'importe l'épreuve de la réalité et de la raison: nous avons apposé l'étiquette de progressisme à toutes ces chimère bureaucratiques et fonctionnarielles. Par conséquent, elles sont désormais immuables. Essayer de faire jaillir la lumière expose l'impur esprit libre aux macrophages hurleurs des lobbys corporatistes se nourrissant à même le cadavre tiède de la collectivité québécoise.

Les réformateurs d'hier ont simplement pris la place de ceux qu'ils conspuaient. Le progressisme s'est révélé dans son expression et ses résultats régressif. Il est par conséquent faux de dire que le Québec a vécu une révolution: nous avons remplacé une tumeur par une autre, pire, car elle cherche plus que tout à tuer l'esprit de réforme tout en polluant la marge de manœuvre des générations à venir.

Soyons clairs: c'est au fond une bonne nouvelle. La volonté du peuple de se sortir de cette noirceur ne peut ainsi qu'être plus grande. Et la grogne se fait sentir. On l'entend. On la sent. Notre libération, la vraie, la totale, celle qui mènera à une identité Québécoise viable et soutenable, ne peu qu'être à venir.

1 commentaire:

  1. (ne peu qu`être à venir)Espéront que vous dites vrai,car je suis à BOUTTE!!!

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