lundi 17 janvier 2011

Fanfan fleur de lysée

Se passe-t-il 6 mois au Québec sans que le gouvernement, ses patrons syndiquaux ou un ancien mandarin de l'État chargé de meubler les tablettes des Archives du Québec ne vienne nous dire que nous sommes collectivement des empotés incapables de mettre un pied devant l'autre sans l'aide d'un fonctionnaire? Claude Castonguay, homme de haute crédibilité et père de l'assurance maladie au Québec, nous dit dans un rapport que l'État (encore lui) devrait forcer l'épargne REER car les gens vont souffrir dans la pauvreté à leur retraite avec la seule RRQ. La RRQ qui est elle-même engluée dans ses problèmes...

Comme toujours au Québec, on formule la solution d'abord pour éviter que les gens voient le bon (et vrai) problème. C'est pourtant simple: les gens n'épargent pas car le Québécois est plus pauvre et taxé que ses voisins avec qui il veut partager le niveau de vie. Le REER de la masse passe dans les impôts payés pour capitaliser les pensions (en partie puisque le Québec emprunte pour payer les pensions... Merci les jeunes!) à prestations détermiées qu'un trop grand nombre de fonctionnaires vont recevoir. Il est là le problème.

Il est plus simple de vous traiter d'irresponsables, chers contribuables infantilisés, que de s'attaquer à la sécurité d'emploi et aux volumineuses conventions collectives qui définissent le Québec d'aujourd'hui. Charest le sait, Marois aussi: les Québécois ne s'offusqueront pas de se faire mettre sur le dos la faillite de l'État et de leur retraite. Ils vous diront sans rire au téléjournal que l'État ne peut tout faire! Tandis que mettre les syndicats au pas et écrire un code du travail moderne où un minimum de démocratie syndicale et de liberté d'accréditation seraient de mise demande courage et savoir-faire. Or ces deux qualités on déserté l'Assemblée Nationale depuis des lustres. On ne se rappelle peut-être même plus comment les épeler...

Oubliez le pouvoir du vote et des élus; vos taxes sont gérées par des fonctionnaires de carrière sans imputabilité et souvent, sans doute, sans réel talent. Le talent, pour être reconnu et s'exprimer, doit être soumis au comparatif. Et la comparaison, au sein de l'État, ce n'est pas bien vu. Primo, ça incite à la compétitivité. L'État socialiste, égalitariste et syndicaliste que nous avons n'aime pas ça la compétition. Ça rend malheureux. Secondo, comparer mène ultimement à favoriser les meilleurs et cela contrevient aux conventions collectives. Même si le poste n'est pas syndiqué, c'est le même état d'esprit qui prévaut. De toute façon, le PLQ l'a compris: votre talent est proportionnel à vos dons au PLQ. Demandez à Chantal Landry. Ou plutôt envoyez-lui un post-it.

Que l'on offre de bonnes retraites aux fonctionnaires tombe sous le sens. Là n'est pas la question. Le problème réside dans le nombre de fonctionnaires et les pseudos-services rendus. Les résultats de notre gouvernement éléphantesque se font attendre. Quand a-t-on évalué d'autres solutions que des garderies étatiques? Quand a-t-on fait le ménage dans les programmes de subvention douteux ou dans les multiples organismes qui abritent bureaucratie et petits empires? Quand a-t-on demandé aux citoyens quels services ils voulaient vraiment plutôt que de se fier aux syndicats qui poussent là où le filon des cotisations se trouve?

J'y pense: tant qu'a réviser un jour la loi sur les mines, on devrait refaire le code du travail simultanément: les syndicats vendent leurs projets comme les compagnies minières à coup de menaces et de lobbying, ils font les dégats qu'ils veulent pour arriver à leurs fins avec la complicité de l'État, ils placent leurs copains dans les partis politiques et ce sont toujours les payeurs de taxes qui ramassent la facture du corporatisme et de la dévastation. Mais, ça ne se fera pas. Ce serait trop efficace.

mardi 4 janvier 2011

Complainte syndicale

Les débuts d'années au Québec, font toujours l'objet du blabla habituel des centrales syndicales. On leur donne beaucoup de place: Quarante pourcents des employés au Québec sont syndiqués. D'accord, il y en a un bon nombre qui le sont de force, code du travail arriéré et formule Rand liberticide oblige. Tout de même: le Québec ne serait pas le Québec si on avait pas remplacé les claques derrière la tête des curés par celle des syndicats... Heille, Toé: paye ta cotisation! On y croit presque. Reste que c'est à peu près comme ça que ça se passe. On peut avoir un vote de grève si 20% des travailleurs votent à 50% plus un. 10% peuvent décider pour les autres. Et c'est acceptable semble-t-il. La démocratie dans les officines des syndicats ne s'approche même pas de la pseudo-rigueur imposée aux C.A. des entreprises. Glorieux. Au demeurant, le maire de Montréal a été élu par 17% des Montréalais. Les Québécois semblent des adeptes du dirigisme. Tant qu'il y a quelqu'un qui tient le fouet, peut importe la légitimité, on se sent en sécurité.

De même, les cotisations syndicales sont déduites du salaire brut et sont ainsi non-imposables. Pourquoi une cotisation syndicale serait-elle déductible alors qu'une couverture médicale est un bénéfice imposable?  Les cotisations syndicales sont déductibles alors que la protection d'un syndicat est en fait un bénéfice.  Illogique. Au Québec, on pourrait en gros aller chercher 400 millions si les cotisations syndicales étaient imposées. Une bien maigre compensation pour le coût social et économique de la syndicalisation qui crée chômage et réduit la productivité. Mais ce serait toujours ça.

La farce ultime pour les dindes que nous sommes, est de voir les centrales s'attaquer au RLQ, un petit mouvement citoyen financé des poches de ses commettants, avec leurs millions éludés au trésor publique et tirés des poches de ceux qui sont accablés par la formule Rand. On se sent rempli juste à penser. Les chefs syndicaux peuvent bien glousser de rire... Et ils se plaignent de vivre avec un gouvernement néolibéral, dans une société de droite où cette dernière monopolise le débat et l'espace publique. Foutaise: Ils ont tout ce qu'ils demandent et les non-syndiqués (qui gardent le système à flot, pour le moment) casquent et paient pour leur petit bonheur, les semaines de quatre jours, les fonds de pensions gras, les congé maladie cumulés à l'infini et la sécurité d'emploi. Pour les remercier de se faire si docilement sucer le sang, on envoie ce qui reste de l'argent (après le pizzo des commissions scolaires et les grandes décisions des commissaires...) dans les écoles ( 28 élèves par classe avec des élèves en difficulté, des profs sans réelles ressources) et les hôpitaux. Quelle réussite!

lundi 3 janvier 2011

L'Ile des incapables

Ahhhhhh, Montréal. Jadis métropole, jadis envie du ROC, jadis fierté du Québec. Oui, jadis. Parce qu'aujourd'hui Montréal n'impressionne personne: Déstructurée (et en même temps sur-structurée, un tour de force à la sauce Charest) par la putasserie et l'électoralisme bas, incapable de se déneiger et de sabler ses trottoirs comme il se doit... Remarquez, ce doit être volontaire: Gérald Tremblay veut sans doute que Montréal ait l'air de Paris alors la ville est paralysée par 10 cm de neige. 

Voilà donc que le maire Tremblay et le chantre du transport en commun Michel Labrecque de la STM pensent à nouveau aux péages intelligents selon La Presse! Faute d'avoir des gestionnaires qui le sont, on va demander aux machines de compenser. L'argument massue: Stockholm a de tels systèmes et charge 7 piastres pour entrer au centre-ville ce qui a désengorgé ledit centre-ville. Bullshit quand tu nous tiens.

Par un heureux hasard, je vais à Stockholm plus ou moins régulièrement. Là-bas, vous pouvez partir de T-Centralen (leur Berri-UQAM) et vous rendre à 20km de là en... métro! Coût: 5$. C'est d'ailleurs là, e.g., où les centres de haute-technologie sont concentrés, à 10, 15 km du centre-ville. Le service est impeccable et régulier. En plus, c'est propre: Montréal a l'air d'une porcherie à côté de Stockholm en passant. Mais c'est une autre histoire.

Le metro là-bas est sur rail et les dernières générations de voitures sont infiniment plus silencieuses que le métro sur roues de Montréal. De plus, comme il est sur rail, il est sous-terrain sur une infime partie du trajet et ressort au grand air dès qu'il en a la chance. Avec notre métro sur roues, ce n'est pas possible.

Alors, pensez-y: comment comparer une ville ou vous pourriez partir disons de Ste-Thérèse ou à mi-chemin entre St-Eustache et Mirabel en métro et vous rendre au centre-ville alors que l'AMT est incapable d'opérer un train de banlieue à l'heure! L'impact d'un péage n'est pas la même. Montréal aimerait se donner des airs de grande ville, et c'est ce qui devrait être le cas dans l'intérêt suprême du Québec. Malheureusement, l'urbanisme, la gestion et la vision y sont déficients. La ville est dysfonctionnelle depuis trop longtemps et cela paraît. Cruellement.

Franchement, croyez-vous que les gens vont accepter que des ponts payés par le MTQ soient taxés par une des pire et incompétente administration tous paliers confondus? Pensez-vous que les automobilistes vont accepter d'éponger sans broncher l'incurie de la STM et de l'AMT?

Cela pourrait sonner le glas pour Montréal: taxes élevées, ville délabrée et main-d'oeuvre provenant fortement des couronnes pourraient amener nombre d'employeurs à déménager. C'est d'ailleurs commencé.

Que le maire Tremblay fasse le ménage dans son État municipal, ce paradis des fonds de pensions sans fond, des salaires gonflés et des dédoublements. Qu'il demande à Québec de lui donner une structure qui abolisse les roitelets et unisse la ville comme cela s'est fait partout afin d'assurer cohérence et efficacité. Une fois qu'il aura démontré compétence et acuité dans sa gestion il pourra se présenter en architecte du Montréal métropolitain et demander de l'argent frais. L'argument de l'utilisation des infrastructures par les banlieusards est aussi faible: sans leur apport, Montréal serait en faillite. Une métropole n'est pas un océan de pauvreté avec des îlots de richesse comme on l'observe en ce moment. C'est aussi sans compter le fric pompé dans le budget de Montréal et les fond de pensions par les payeurs de taxes du Québec par l'entremise du gouvernement provincial. Pour l'argumentaire, on repassera. Non, présentement, le maire n'a l'air que d'un incompétent paniqué qui ne sait pas boucler son budget.