dimanche 28 novembre 2010

Wikileaks: la "Vérité" à tout prix

Pourquoi y-a-t-il le mot "secret" dans l'expression "Service Secret"? Parce que l'information amassée et traitée par ces institutions se doit d'être manipulée avec le plus grand soin. En quoi Wikileaks sert-elle le bien public en publiant des informations transmises sur les fils diplomatiques et montrant entre autres, que l'Arabie Saoudite demandait aux Américains de bombarder l'Iran pour éliminer la menace nucléaire. Ce message avait été envoyé fortement encrypté, on peut le supposer, et le voici au grand jour.

On peut se réjouir que Wikileaks fasse la diffusion d'images de bavures millitaires, d'exécution de civils ou de document encourageant la torture. Il s'agit souvent de faits cachés par les machines millitaires et du renseignement dans un élan d'impunité et d'obscurantisme qu'il fait bon freiner. Mais que dire lorsque notre héros de Wikileaks (Julian Assange) lâche dans la nature des informations qui mettent en danger des opérations antiterroristes, des agents infiltrés ou foutent le feu dans la poudrière du moyen-orient? C'est ce qui se passe lorsque des minables, junkies en manque de gloire, finissent par se prendre pour Dieu et se sentent investis de la mission de faire éclore la vérité totale. Ils perdent de vue la réalité du monde qui les entoure, ignorent aveuglément les conséquences de leur révélations et se drapent de la cape du courage. Comme si foutre le bordel, risquer des vies et réduire des décennies d'efforts diplomatiques pour la "vérité" demandait du courage. Ces messages diplomatiques sont secrets parce que stratégiques. Les vidéos de bavures militaires sont secrets parce que gênants pour les autorités.  Grosse nuance.

Si les dernières révélations de Wikileaks coûtent des vies, Assange pourra montrer une vidéo de lui-même en train de planifier sa bavure. Tant qu'à vouloir la vérité...

samedi 27 novembre 2010

Richard Martineau en parle

Mon dernier billet portait sur la confusion gauche-droite et la bizarre de redéfinition de François Legault; Richard Martineau en parle sur son blogue:

http://martineau.blogue.canoe.ca/2010/11/27/quand_la_droite_est_gauche

Il donne aussi une citation du Parti Communiste du Québec déclarant (sic) son engagement dans Québec Solidaire... Euh, il y a encore des communistes? (Je veux dire, des gens qui n'ont pas encore compris que ça ne fonctionne pas?) 

vendredi 26 novembre 2010

François Legault au supermarché

Comme nombre de Québécois, je me questionne depuis des mois sur l'initiative de François Legault. Drôle de coïncidence, une fois Joseph Facal effacé du tableau, nous avons senti une forme d'empressement de rectifier l'étiquette de "centre-droit" pour "gauche efficace".  Il y a de quoi en perdre son latin.
 
Le problème ici, c'est que les québécois ne peuvent pas réellement perdre leur "latin politique": ils ne le possèdent pas.  Laurier a dit « La province de Québec n'a pas d'opinions, elle n'a que des sentiments. » En associant la gauche aux bons sentiments, les syndicats et la gaugauche se sont appropriés le vide référentiel des Québécois en liant idéologie, "modèle Québécois" et tendres émotions. Les péquistes post-Lévesques (qui était trop fier pour jouer la carte de la victimisation) ont fait la même chose en jouant sur l'humiliation pour gérér et orienter les sentiments des Québécois. Et ça a marché, ça nous a donné le référendum de 1995.

Pensons à la vidéo -déprimante- de l'engueulade en face du bureau d'élection du PLQ de Kamouraska. De grands arguments n'est-ce pas? Du grand débat? Non: de la frustration, de l'émotion, des sentiments de colonisé renfrognés et dépourvus de mots pour l'exprimer clairement et civilement. Le Québec comme on le voit encore trop souvent. En face d'un enfant en plus.   

Pour revenir à M. Legault, son auto-réétiquetage me rappelle ce l'on fait dans les supermarchés au poulet resté trop longtemps sur l'étalage: on lui colle une nouvelle étiquette, avec une nouvelle date d'expiration et un "SPECIAL" bien en vue dans l'espoir qu'il se fasse remarquer et trouve preneur. L'homme a senti que l'étiquette "centre-droit" allait trop facilement donner des arguments et de la cassette aux habituels englueurs du Québec. Il a alors choisi une étiquette qui réconforterait la portion bruyante des Québécois dépendants qui n'auront pas alors à vivre l'inquiétude de peut-être avoir à payer le prix réel de leur existence assistée ou à faire d'efforts pour améliorer leur sort au lieu de voir l'État saigner les autres pour leur profit. François Legault a sans doute fait ça pour gérer et amenuiser les inquiétudes. Gestion des émotions, dirait-on. De cette façon, il ne prête pas trop flanc aux curés qui pourraient dicter au bon peuple de ne pas écouter ses "obscénités". J'espère me tromper. On jase...

Les Québécois ont oublié la notion de sacrifice et d'effort. La réalité, les firmes de quotation de New-York et les débiteurs de notre sociale-démocratie se chargeront de nous le remémorer. Notre compréhension de la gauche et de la droite risque de se faire à fort coût. Social et économique.

Imaginez: Legault n'a même pas encore pondu de programme politique qu'il doit déjà édulcorer son discours. Bonjour le courage. Que restera-t-il après 1 an de débat contre les englueurs? Sans doute un nouveau concept idéologique: la droite homéopathique. Les finances du Québec ont une tumeur de stade 3: il faut une chirurgie, une chimio et une bonne dose de moral. Pas une solution basée sur la dilution...