dimanche 28 novembre 2010

Wikileaks: la "Vérité" à tout prix

Pourquoi y-a-t-il le mot "secret" dans l'expression "Service Secret"? Parce que l'information amassée et traitée par ces institutions se doit d'être manipulée avec le plus grand soin. En quoi Wikileaks sert-elle le bien public en publiant des informations transmises sur les fils diplomatiques et montrant entre autres, que l'Arabie Saoudite demandait aux Américains de bombarder l'Iran pour éliminer la menace nucléaire. Ce message avait été envoyé fortement encrypté, on peut le supposer, et le voici au grand jour.

On peut se réjouir que Wikileaks fasse la diffusion d'images de bavures millitaires, d'exécution de civils ou de document encourageant la torture. Il s'agit souvent de faits cachés par les machines millitaires et du renseignement dans un élan d'impunité et d'obscurantisme qu'il fait bon freiner. Mais que dire lorsque notre héros de Wikileaks (Julian Assange) lâche dans la nature des informations qui mettent en danger des opérations antiterroristes, des agents infiltrés ou foutent le feu dans la poudrière du moyen-orient? C'est ce qui se passe lorsque des minables, junkies en manque de gloire, finissent par se prendre pour Dieu et se sentent investis de la mission de faire éclore la vérité totale. Ils perdent de vue la réalité du monde qui les entoure, ignorent aveuglément les conséquences de leur révélations et se drapent de la cape du courage. Comme si foutre le bordel, risquer des vies et réduire des décennies d'efforts diplomatiques pour la "vérité" demandait du courage. Ces messages diplomatiques sont secrets parce que stratégiques. Les vidéos de bavures militaires sont secrets parce que gênants pour les autorités.  Grosse nuance.

Si les dernières révélations de Wikileaks coûtent des vies, Assange pourra montrer une vidéo de lui-même en train de planifier sa bavure. Tant qu'à vouloir la vérité...

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